Vauhallan, histoire

mardi, juillet 21, 2009 Publié par Philippe M.

VAUHALLAN
Notice communale
ou monographie de l'instituteur

Vauhallan petite commune du sud de l’arrondissement de Versailles a une superficie de 334 hectares et renferme une population de 310 habitants, elle a pour hameaux : Limon et le Pont-aux-Canes, pour écarts : La Grande Fontaine, Richeville, les Arpentis et la Grand- Maison. Ce village admirablement situé au fond d’un étroit vallon qui commence aux étangs de Saclay et se termine à la Vallée de la Bièvres, est abrité des vents du Nord par un coteau irrégulier à pente assez rapide avec des courbes prononcées qui montrent à chaque instant des paysages nouveaux. Autrefois, des vignes et des bois couvraient cette petite colline si bien exposée aux rayons du soleil, mais aujourd’hui ces plantations ont disparu pour faire place à des champs de fraisiers que la belle exposition du midi fait mûrir hâtivement. Le coteau opposé à une pente beaucoup plus douce et se développe assez régulièrement, couvert autrefois de bois, il est aussi aujourd’hui planté de fraisiers. Au fond du joli vallon, coule un ruisseau qui prend sa source sur le territoire de la commune au pied de la ferme de Richeville. Ce petit cours d’eau qui sert de décharge au trop plein des étangs de Saclay rend de grands services aux habitants du pays et même des pays voisins en leur fournissant l’eau utile à leurs besoins. Le village de Vauhallan est bâti sur le penchant de la côte exposée au sud, il jouit d’une température douce. Au centre se trouve un petit monticule sur lequel est bâti l’église dominant le village. Si l’on gravit les coteaux qui entourent Vauhallan comme d’une ceinture, on se trouve sur un plateau où l’on a sous les yeux un immense panorama qui se développe et s’étend jusqu’à huit ou dix lieux. Vauhallan touchant aux communes de Palaiseau, Orsay, Saclay, Bièvres, Igny et Verrière-le-Buisson, est situé à une lieue de Palaiseau, son canton à trois lieues de Versailles, son chef-lieu d’arrondissement et son département est à quatre lieues et demi de Paris, la capitale de la France. Ce petit pays bien pauvre autrefois a acquis aujourd’hui grâce à sa culture maraîchère particulièrement la fraise et le haricot sinon la fortune au moins l’aisance. C’est à Paris que sont expédiés tous les produits du sous-sol : légumes, fruits, céréales, etc… L’hiver, les habitants s’occupent à tirer la pierre meulière expédiée aussi sur Paris. L’on peut donc assurer que Vauhallan doit sa prospérité au voisinage de cette grande ville qui demande tant de choses à ses voisins. Le commerce est exercé à Vauhallan par quatre marchands de vin, deux épiciers, un charcutier ; quant à l’industrie, elle est nulle, c’est aux pays voisins qu’il faut avoir recours pour avoir les aliments, les vêtements, etc…

Deuxième partie
Histoire résumée de la commune
L’origine de la commune de Vauhallan (Vallis Hallandi et Vallis Halani au 13ème siècle) remonte aux premiers rois mérovingiens. Le village de Vauhallan à l’inverse de beaucoup d’autres, possède aujourd’hui toute son histoire locale. Depuis une très haute antiquité, il a l’histoire de son église. Depuis le commencement de la monarchie française, l’histoire de ses pasteurs depuis Charlemagne, l’histoire de ses seigneurs à partir du 11ème et 12ème siècle, la chronologie de ses habitants depuis le 14ème siècle. Cet ensemble historique et chronologique est inscrit sur les panneaux intérieurs de la grande porte neuve de l’église. L’église actuelle a été construite vers 530 sous le règne du roi Childebert, fils de Clovis et de Clotilde. L’église primitive ne devait être qu’un simple chapelle romane bâtie sur une petite crypte en forme de croix qui existe encore et qui a été restaurée en 1859. Plus tard aux 13ème et au 17 siècle, elle fut reconstruite et agrandie, mais à la suite de dégradations importantes, cet édifice fut interdit en 1853 et rendu de nouveau au culte en 1859, après une restauration sérieuse et complète exécutée sous la direction de l’Adjoint, M. de Cayrol. Depuis cette époque, aucune réparation sérieuse n’ayant été faite, l’église s’est crevassée de nouveau et menaçait de tomber en ruine, il a fallu en cette année 1899 dépenser plusieurs milliers de francs pour la restaurer complètement. Rien n’a été négligé à l’intérieur comme à l’extérieur , tout a été fait sérieusement sous l’habile direction de M. Gémy, maire. D’après le système féodal, la commune de Vauhallan était divisée en quatre principaux fiefs : Vauhallan, Limon, les Arpentis, Richeville. Voici les noms des principaux personnages illustres qui les ont possédés : En 1313 Enguerrand de Marigny reçoit un don du roi Philippe le-Bel, la haute justice de Vauhallan et de Limon. Le fief de Vauhallan fut acheté en 1389 par Pierre de Craon, mais ayant attenté le 14 juin 1392 à la vie du connétable Olivier de Clisson, il est banni et dépossédé de sa terre de Vauhallan par le roi Charles VI qui la donne à son frère Louis d’Orléans. Ce dernier le concède bientôt aux Célestins de Paris qui font faire en 1394 une estimation de leur nouveau domaine. L’enquête établi que par suite des malheurs du temps, la guerre et la peste, Vauhallan est inhabitable. Il n’y est resté que deux laboureurs Jehan de l’Estang et Phélizot Coulon. L’hôtel seigneurial n’est plus qu’une masure et la foire qui existait anciennement ne rapporte plus rien. Tels étaient les désastres causés par la guerre de cent ans. En 1600, ce fief passa entre les mains de Philippe de Béthune, Chevalier, Comte de Moret, frère du grand Sully. Le fief de Richeville fut possédé par Pierre de Richeville qui était Gouverneur d’Etampes. En 1675, la haute justice de Vauhallan passe au Duc de Chevreuse qui cède au roi Louis XIV, par échange, ce duché et les droits qui en dépendent. En 1692, le roi Louis XIV le cède à son tour aux dames de Saint-Cyr qui le conservent, ainsi que la haute justice de Vauhallan pendant la plus grande partie du dix-huitième siècle. Il ne reste plus aujourd’hui que les vestiges des châteaux seigneuriaux des Arpentis et de Richeville tandis que ceux de Limon et de Vauhallan ont été remplacés par des constructions élégantes qui n’inspirent plus aucune crainte aux habitants de la commune, vivants librement sur un sol qu’ils fécondent de leur sueur.

Troisième partie
Histoire de l’école
Avant 1832, il n’existait pas d’école à Vauhallan. Les enfants de ces villages devaient se rendre soit à Jouy-en-Josas, soit à Igny, pour recevoir les notions les plus élémentaires de la lecture, de l’écriture et du calcul. La difficulté de se rendre soit à l’une ou l’autre de ces écoles faisait que beaucoup d’enfants restaient totalement privés d’instruction et que ceux qui fréquentaient l’école l’hiver seulement, n’étaient pas bien savants, ce qui est facile à constater parmi les quelques vieillards qui existent dans la commune, qui ne savent pas ou savent à peine lire et écrire, le calcul se faisant de tête. Enfin, en 1832, le premier instituteur fait son apparition dans le village, mais hélas, on ne savait où le placer pour faire la classe et les logements qui reçurent les premiers élèves prouvent encore aujourd’hui que l’installation primitive fut des plus défectueuse. Cet état de choses dura jusqu’en 1850, époque où une école véritable fut mise à la disposition du maître. Malheureusement, cette nouvelle construction était trop petite et ne répondait pas aux besoins de la population. En effet, elle n’avait que 28 mètres carrés de surface et plus de 40 élèves s’y pressaient pour venir recevoir l’instruction. Cette classe trop exiguë dépourvue de cour et exposée à tous les vents, sans aucun abris, aurait subsisté bien des années encore si le gouvernement de la République, comprenant que le premier devoir d’une démocratie, est de procurer à tous les bien-faits de l’instruction, n’avait encouragé la construction de nouvelles écoles mieux installées et dignes d’un peuple libre. Grâce à une forte subvention de l’Etat et du Département, la commune put construire une nouvelle maison d’école plus en rapport avec les besoins et au mois de novembre 1886, 45 élèves faisaient leur rentrée dans une salle spacieuse et aérée où toutes les sages prescriptions de l’hygiène avaient été observées.

Ecole publique mixte de Vauhallan

La commune de Vauhallan ayant acquis un terrain de la contenance de 21 ares, 10 à l’extrémité est du village, y a construit en 1886 le logement de l’instituteur et la Mairie sur le bord de la route et l’école au milieu du terrain de façon que la cour de récréation des enfants soit entre le logement et la classe. Le jardin de l’instituteur est au-dessous. L’école actuelle est vaste, propre, saine, bien éclairée par six grandes fenêtres au-dessus desquelles douze vantaux permettent d’aérer. Le chauffage de la salle se fait au coke dans un poêle à briques réfractaires. Enfin, la salle de classe mesure 10 mètres de long, 5,75 mètres de large et cube 230 mètres. A chaque extrémité de cette salle il y a un vestiaire de 1,80 mètres de large qui sert d’abri aux enfants en attendant que les préaux projetés soient faits. L’école reçoit actuellement 16 garçons et 24 filles âgés de 5 à 13 ans, en tout 40 enfants répartis en trois catégories : division enfantine ou cours préparatoire, cours élémentaire et cours moyen. La direction est confiée à un instituteur qui est aidé dans ses tâches par sa femme chargée d’enseigner la couture aux jeunes filles. Si de grands progrès ont été accomplis dans la construction des maisons d’école, on peut constater que la position matérielle et morale des maîtres a également prospéré. Ainsi en 1833, le maître d’école de Vauhallan ne touchait que 200 Francs en 1834, le Conseil municipal vu la modicité de son traitement lui accordait un supplément de 60 Francs tandis qu’aujourd’hui, l’instituteur reçoit 1 500 Francs avec un supplément de 400 Francs. De grands progrès ont été également réalisés dans l’enseignement. Ainsi, autrefois, les maîtres étaient livrés à eux-mêmes dans leurs classes et n’avaient que des programmes incomplets et la même instruction était loin d’être donnée dans toute la France. Aujourd’hui, grâce à la nouvelle organisation pédagogique, les matières de l’enseignement primaire ont été augmentées, réparties d’une manière plus rationnelle selon l’âge et la force des enfants et l’on peut affirmer que si l’instruction des élèves a fait un grand pas en avant, c’est à cette sage réforme et à l’emploi des meilleures méthodes que la jeunesse de nos écoles en est redevable. La petite école de Vauhallan possède une bibliothèque scolaire qui compte actuellement plus de 238 volumes, ce qui permet aux élèves et à toute personne studieuse les moyens de s’instruire et de se recréer. Enfin, la nouvelle loi sur l’obligation et la gratuité sont venues compléter l’ensemble des mesures prises par le gouvernement républicain pour assurer aux jeunes français les bienfaits d’une éducation et d’une instruction qui feront d’eux des hommes instruits et des citoyens honnêtes. Malheureusement, ces lois n’ont pas produit tout le résultat qu’on était en droit d’en attendre. A Vauhallan, la fréquentation de l’école laisse beaucoup à désirer. Les enfants qui peuvent rendre quelques services à leurs parents quittent la classe en avril ou mai et ne la reprennent qu’en octobre ou novembre. Il est impossible d’obtenir de bons résultats avec ces enfants qui oublient l’été ce qu’ils ont appris l’hiver. Il serait à désirer que les lois scolaires fussent appliquées et que les commissions municipales scolaires fonctionnent régulièrement afin que les enfants retenus à tord ou à raison par leurs parents puissent acquérir pour l’avenir une bonne instruction et surtout une bonne éducation. L’instituteur de Vauhallan
L. Vinot
Version dactylographiée mars 2007 sur l’original conservé aux Archives départementales des l’Essonne Corrigée 28/09/07
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